Les lieux de mémoire de la guerre d'indépendance algérienne : le Musée national de mujâhid, le Musée central de l'armée, les monuments aux "martyrs", Ifri Ouzellaguen, la prison Barberousse / Serkadji et El Djorf
Institution:
Paris 13Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
This work consists of studying the Algerian memory of the war for independence using the approach of realms of memory. Is there any official memory of the Algerian war for independence in the National Museum of the Mujâhid and in the Central Museum of the Army? Is it more relevant to talk about “daily management of the national memory under surveillance”? This official memory is marked by “the culture of war. ”It is associated with “the culture of the suffering”. Is national memory the only product of a DIY ideology associating the populist memory of the Algerian war for independence to the religious memory of the djihâd? This national memory is implemented locally through “monuments aux martyrs” with the glorification of a pantheon of local heroes. This work is also interested in realms of history. In Kabylia, in Ifri Ouzellaguen, the first congress of the FLN took place in the valley of Soummam, to be precise. It is a site where the national memory and dissident memories confront, especially the memory of the Berber cultural movement. Besides, several places of torture and detention for Algerian nationalists are forgotten. Why is the Barberousse/Serkadji prison in Algiers an exception and has become a national symbol in Algeria? A realm of memory for an important battle which was forgotten for a long time, El Djorf, in the Aurès Nemenchas, in September, 1955, illustrates “Dien Bien Phu's syndrome”, the regret of not having gained a decisive battle within the framework of the “war of memories. " This thesis aims at opening reflections on relationships between commemorative process and state legitimization.
Abstract FR:
Ce travail se propose d’étudier la mémoire algérienne de la guerre d’indépendance en utilisant l’approche des lieux de mémoire. Existe-t-il une mémoire officielle de la guerre d’indépendance au Musée national du mujâhid et au Musée central de l’armée ? Est-il plus pertinent de parler d’une gestion quotidienne sous surveillance de la mémoire nationale ? Le roman national est marqué par la culture de guerre. Il est également imprégné par la « culture de la souffrance. » La mémoire nationale a-t-elle été fabriquée par l’association de la mémoire populiste de la guerre d’indépendance et de la mémoire « religieuse » du djihâd ? La mémoire nationale se décline localement à travers les « monuments aux martyrs » avec la glorification d’un « panthéon de héros locaux. » Ce travail s’intéresse également à des lieux d’histoire. En Kabylie, à Ifri Ouzellaguen, où a eu lieu le congrès de la Soummam, le 20 août 1956, le roman national et les mémoires contestataires de la guerre d’indépendance, notamment celle du mouvement culturel berbère, se confrontent. Par ailleurs, l’oubli de nombreux lieux de torture et d’emprisonnement des nationalistes algériens prévaut. Pourquoi la prison Barberousse/Serkadji à Alger est-elle une exception et est-elle devenue un symbole national en Algérie ? Un lieu de mémoire d’une importante bataille qui a longtemps été oublié, El Djorf, dans les Aurès Nemenchas, en septembre 1955, illustre « le syndrome de Dien Bien Phu », le regret de ne pas avoir remporté une bataille décisive dans le contexte de la « guerre des mémoires. » Cette thèse vise à ouvrir des pistes de réflexions sur les rapports entre processus de commémoration et légitimation étatique.