Le Parti socialiste face à la question économique (1945-1981) : une histoire économique du politique
Institution:
Paris, Institut d'études politiquesDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
While the french right still enjoys the presumption of innocence in economic matters, the left continues to be bound to an era of suspicion. The pervasive cliché of the left's poor performance is deeply rooted in the collective unconscious of french political life. Based on this observartion the objective of this dissertation is to discuss that representation by developing two methodological lines. The first aims to fill a gap in french historiography. The study of the relationship between the French socialist parties and economic issues remains a blind spot. The second line deals with epistemological issues. To our knowledge, there is no available research to study both ideological production, political uses and the role of experts in the economic strategies of a french political party in the second half of the 20th century. Such a gap is problematic: since the second world war the legitimacy of political power has been increasingly based on economic competence. Therefore the role of the economy within a party claiming to remain faithful to the principles of marxism such as the socialist party deserves careful examination.
Abstract FR:
En matière de compétence économique, la droite bénéficie toujours de la présomption d’innocence tandis que la gauche ne parvient pas à sortir de l’ère du soupçon. Représentation solide, profondément enracinée dans l’inconscient collectif, la mauvaise réputation économique de la gauche en général et du socialisme en particulier constitue l’un des stéréotypes les plus pérennes et les mieux partagés de la vie politique française. Nul besoin d’aller chercher du côté de la droite ou de l’extrême droite les critiques à l’encontre de sa gestion ; ses rangs fourmillent déjà de sévères censeurs nourrissant un stéréotype d’autant plus fort qu’il n’est que rarement l’objet d’une lecture critique. Partant de ce constat, deux ambitions étroitement liées sont à l’origine de ce travail. La première est de combler une lacune historiographique. L’étude du rapport entretenu par le socialisme politique à l’économie après 1945 constitue, en effet, un angle mort de la production historienne. La deuxième est de nature épistémologique. L’analyse conjointe, dans un parti, du contenu de ses propositions économiques, de leur usage politique et des experts chargés de leur élaboration ne fait l’objet d’aucune recherche spécifique pour le second XXe siècle. Or, dans la société française de l’après-guerre, où la légitimité du pouvoir est de plus en plus justifiée par les moyens scientifiques et techniques à la disposition des gouvernants, où la compétence économique commence, au tournant des années 1960, à être reconnue comme faculté nécessaire à l’homme politique, le rôle de l’économie dans un parti se réclamant continûment du marxisme dans ses déclarations de principes mérite un examen attentif.