Des plages dans la ville : une histoire sociale et environnementale du littoral de Los Angeles (1920-1972)
Institution:
Paris, EHESSDisciplines:
Directors:
Abstract EN:
This dissertation explores the history of the Los Angeles shoreline and, more specifically, the city's famous beaches, from the 1920s through the early 1970s. I examine Los Angeles beaches not only as tourist attractions, but as urban spaces. Indeed, as vast public accommodations which attracted millions of people every year, the beaches generated heated debates regarding their development, accessibility, policing, and racial segregation. Contributing to environmental, cultural and social history, this dissertation takes into account the multiple historical actors - engineers, scientists, urban planners, local officials and homeowners - who attempted to transform and regulate the beaches according to competing visions, as well as the ordinary men and women who claimed their right to occupy and appropriate this space. My conclusions are divided into three main categories. First, I demonstrate that the beaches of Los Angeles are today mostly artificial; between the 1930s and the 1960s, the beaches were vastly enlarged thanks to the development of new techniques. Second, I show that the beaches were a place where the traditional social and racial hierarchies could momentarily be challenged. However, the postwar modernization of the beaches and the surrounding neighborhoods led to the eviction of the so-called undesirable public from the shores. Third, the beaches were the birthplace of multiple subcultures which contributed to the emergence and diffusion of new values and bodily norms, whether at the beach or in the city.
Abstract FR:
Cette thèse explore l'histoire du littoral de Los Angeles, et plus spécifiquement des plages qui font la renommée de la région, des années 1920 au début des années 1970. Il s'agit d'étudier les plages non pas seulement sous l'angle de l'histoire du tourisme et des loisirs, mais dans une perspective d'histoire urbaine. En effet, l'aménagement, l'accessibilité, la surveillance, la réglementation et la ségrégation raciale de ces vastes espaces publics font l'objet de multiples débats au cours du siècle. À la croisée de l'histoire environnementale et de l'histoire socio-culturelle, ce travail prend en compte les différents acteurs - ingénieurs, scientifiques, urbanistes, élus et propriétaires locaux - qui ont cherché à transformer et réguler le littoral suivant des visions concurrentes, voire contradictoires, ainsi que les hommes et les femmes qui ont fait valoir leur droit d'occuper et de s'approprier ce lieu. Trois conclusions principales se dégagent de cette étude. D'abord, les plages de Los Angeles sont aujourd'hui largement artificielles ; elles ont notamment été élargies de manière spectaculaire entre les années 1930 et 1960. Ensuite, elles sont le théâtre de multiples remises en cause des hiérarchies sociales et raciales qui prévalent en ville. Toutefois, dans l'après-guerre, un mouvement de modernisation des plages et des quartiers environnants engendre l'élimination partielle des publics et des pratiques jugés indésirables par les autorités. Enfin, les plages sont le lieu de naissance de plusieurs sous-cultures, qui contribuent à façonner un modèle balnéaire original et influencent les manières de montrer et mettre en valeur son corps, à la plage comme à la ville.