Les auteurs andalous dans les oeuvres médicales montpelliéraines au Moyen Âge. Essai de mise en évidence d'une voie de transmission montpelliéraine
Institution:
Montpellier 3Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
In 1204, the King of Aragon became Lord of Montpellier. In 1309, the Curia apostolic was installed in Avignon. Under these two patronages, the University of medicine experienced, from the second half of the thirteen century to the end of the fourteenth century, its most flourishing period. It was the period of the greatest literary activity of its graduates. After they had digested the Arabic works translated at Montecassino and Toledo, the Montpellier masters were looking for new texts in order to teach as well as to practise, especially within the two courts. Now the recent integration of the territories of Levante into the Crown of Aragon gave access to new texts from al-Andalus. So, on the impulse of the Montpellier masters, translations flourished in a second « Spanish » place. The study of the quotations made by the medical authors of Montpellier show that seven Andalusian works, translated into latin between the thirteen century and the fourteenth century, are quoted in about twenty works from Montpellier. Some among them, dating from the fifteenth and sixteenth centuries, prove that the translated texts remained at the disposal of the Montpellier students for decades. These translations make up only a small proportion of the quotations of Andalusian authors found in the Montpellier texts. But they associate some new Andalusian authors with the activity of the Montpellier studium. The resort to these authors attest the dynamism of the medical university in the Middle Ages which led its masters to the terra incognita of new Andalusian works
Abstract FR:
En 1204, le roi d’Aragon devint seigneur de Montpellier. À partir de 1309, la curie apostolique s’installa à Avignon. Sous ces deux patronages, l’Université de médecine connut, de la seconde moitié du XIIIe siècle à la fin du XIVe, sa période la plus florissante. Ce fut la période de plus grande activité littéraire de ses gradués. Après avoir assimilé les œuvres arabes traduites au Mont-Cassin et à Tolède, les maîtres montpelliérains étaient à la recherche de nouveaux textes, tant pour leur enseignement que pour leur exercice, notamment au sein des deux cours. Or la récente intégration à la Couronne d’Aragon des territoires du Levante donnait accès à de nouveaux textes issus d’al-Andalus. Sous l’impulsion des maîtres montpelliérains, prospéra ainsi un second foyer de traduction « espagnol ». L’étude des citations faites par les auteurs médicaux montpelliérains montre que sept œuvres andalouses, traduites en latin entre le XIIIe et le XIVe siècles, sont citées dans une vingtaine d’œuvres montpelliéraines. Certaines d’entre elles, qui datent des XVe et XVIe siècles, prouvent que les textes traduits sont restés pendant des décennies à la disposition des étudiants montpelliérains. Ces traductions ne fournirent qu’une faible proportion des citations d’auteurs andalous trouvées dans les textes montpelliérains. Mais elles associent à l’activité du studium montpelliérain de nouveaux auteurs andalous. Le recours à ceux-ci témoigne du dynamisme de l’Université de médecine au Moyen Âge, qui conduisit ses maîtres vers la terra incognita de nouvelles œuvres andalouses.