. . . Fortuito supra acanthi radicem…
Institution:
Université Pierre Mendès France (Grenoble)Disciplines:
Directors:
Abstract EN:
Our reading of Vitruvius' De Architectura consists in three blocks dealing successively with: the encyclopedia, its kernel and its margins. 1- The genealogy of the architectonics of knowledge that Vitruvius articulates with architectural practice shows how its encyclopedical project, though typically roman, takes roots within an antique philosophical problematic where the metis comes to supplement the logos, greek notions that translate in their own way the latins words that we find at the end of the very first paragraph of the De Architectura: ratio and sollertia. Greek problematic, thus, which doesn't prevent Vitruvius from taking advantages of the roman thinkers of his time: Cicero, Lucretius and, last but not least, Varro. 2- The ratio that embodies the kernel of Vitruvius' encyclopedia consists in the composite notion of summetria, notion that encompasses several concepts: commensurability, proportions, symmetry and means proportional. It is the composite character of summetria that allows Vitruvius, in accordance with the science of its times, to apply this notion to many fields, among which architecture that consists into the construction of buildings aedificatio as well as of solar clocks gnomonica and machines machinatio. 3- Nevertheless summetria cannot be applied to the whole of the encyclopedia without requiring a series of corrections that are specific to each of the disciplines, corrections that appear finally insufficient at the margins of the project when the architects teaches us to triumph over the machine with no machine, thanks to a certain skilfulness sollertia. Recommandation that rings contemporary bells, just as the project to articulate a digital mode of production of architecture with an encyclopedia organized around the notion of invariance by variation, project the beginnings of which we already trace in certain texts of Plato.
Abstract FR:
Notre lecture du De Architectura procède en trois blocs : l'encyclopédie, son noyau et ses franges. 1- L'architectonique des connaissances que Vitruve articule à la pratique concrète de l'architecture fait l'objet d’une généalogie qui montre comment le projet encyclopédique, proprement romain, s'inscrit cependant dans un questionnement philosophique plus ancien où la mêtis vient prendre le relais du logos, termes grecs que traduisent à leur façon les mots latins avancés dès la fin du tout premier paragraphe : ratio et sollertia. Questionnement grec, donc, qui n'empêche nullement Vitruve de s'alimenter également à la réflexion des philosophes latins de son temps Cicéron, Varron ou Lucrèce, dont nous avons tenté de préciser comment l'architecte avait su tirer parti. 2- La ratio qui donne corps au noyau de cette encyclopédie consiste dans la notion composite de summetria laquelle recouvre plusieurs concepts : commensurabilité, proportions, symétrie, et moyennes proportionnelles. C'est ce caractère composite qui permet à Vitruve, conformément à la science de son temps, d'appliquer cette notion de summetria à une multitude domaines, dont l'architecture elle-même qui comprend la construction tout aussi bien d'édifices aedificatio que de cadrans solaires gnomonica ou de machines machinatio. 3- Néanmoins l'application de la summetria à l'ensemble de l'encyclopédie ne va pas sans requérir des corrections propres à chacune des disciplines, corrections qui s'avèrent finalement insuffisantes lorsque le projet touche à ses limites et que l'architecte nous recommande de triompher de la machine sans machine avec une certaine habileté sollertia. Recommandation à résonance très contemporaine, tout comme le projet d'articuler un mode de production numérique de l'architecture à une encyclopédie organisée autour de la notion d'invariance par variation, projet dont nous sommes allés chercher les balbutiements dans certains des textes de Platon.