Abstract FR:

Sur site, il a ete observe que la corrosion bacterienne pouvait conduire a des percements tres rapides d'oleoducs. Il s'agit d'une corrosion par piqures foudroyante avec des vitesses de penetration d'au moins un cm/an pour un acier au carbone. Une evaluation pratique du risque associe a une contamination bacterienne est donc d'abord la prevision de corrosions aussi rapides. Schematiquement, la corrosion localisee est la stabilisation d'un couple galvanique entre une petite anode et une grande cathode l'entourant. Le courant galvanique circulant entre ces deux electrodes est la composante principale de la vitesse de corrosion a l'interieur de la piqure. La mesure de ce courant constitue une estimation du risque associe a une contamination bacterienne. En consequence, nous avons mis au point une technique electrochimique qui consiste a initier artificiellement une piqure a l'aide de deux electrodes separees. Le developpement de biofilms conducteurs a necessite la mise au point de montages specifiques eliminant tout risque d'artefact. Les facteurs de risque reliant une contamination bacterienne au developpement d'une corrosion par piqure rapide sont etudies en comparant le courant de couplage naturel circulant entre les deux electrodes. En conditions steriles, le courant de couplage est nul alors qu'il est stable en presence d'un biofilm de bacteries sulfurogenes. Qu'il s'agisse de bacteries sulfato-reductrices (bsr) ou thiosulfato-reductrices strictes (btr), la presence et l'utilisation de thiosulfate apparaissent comme un facteur de risque majeur, conduisant a des vitesses de penetration pouvant atteindre le centimetre par an. Un milieu fortement tamponne rend une telle corrosion beaucoup plus difficile. Nos experiences ont aussi montre que la formation d'un biofilm abondant est une condition necessaire de la corrosion bacterienne. Les bacteries sulfurogenes hydrogenotrophes apparaissent particulierement aptes a former un biofilm sur acier, et a entrainer par la de fortes vitesses de corrosion. L'hydrogenotropisme serait donc le facteur de risque principal en corrosion bacterienne