Abstract FR:

Les mouvements de terrain, phénomènes naturels ou liés aux actions anthropiques, sont souvent à l'origine de nombreux dégâts tant matériels qu'humains. Ces instabilités font l'objet de nombreuses études regroupées en deux grandes méthodes : les méthodes naturalistes et les méthodes mécaniciennes. Ces méthodes, qui adoptent une approche qualifiée de linéaire, aboutissent souvent à des résultats partiels, d'où l'intérêt de la mise en place d'une approche transversale. Dans cette thèse, nous avons formulé une démarche méthodologique pluridisciplinaire qui s'appuie sur une approche transversale. Elle associe à la fois géomorphologie, géologie, hydrogéologie et géotechnique. Le fondement de la méthodologie repose sur une analyse de l'instabilité, suivie d'une modélisation et d'une cartographie. L'analyse de l'instabilité permet de déterminer les facteurs macro-déstabilisateurs et les mécanismes micro-déstabilisateurs associés, nécessaires à la compréhension de la genèse des mouvements de terrain. Pour expérimenter cette démarche, une application a été réalisée dans la région nord du Rif Central (Maroc). Cette région est caractérisée par de fréquents mouvements de terrain qui perturbent l'habitat ainsi que le réseau routier et ses infrastructures. Les résultats de l'étude de l'instabilité ont permis de dresser une typologie des mouvements de terrain en orientant le travail sur les glissements plans profonds. Les facteurs macro et leurs mécanismes micro ont été identifiés. Enfin, un modèle de rupture basé sur l'évaluation du coefficient de sécurité en 2D et 3D, a été élaboré pour simuler ce type d'instabilité. En perspective, l'identification des sites à risques potentiels permettra des adaptations locales, notamment dans le choix des tracés routiers.