Abstract FR:

En marge du système des sports de fédération, se développent au Sénégal, des pratiques sportives de quartier en toute autonomie. Ces pratiques appelées navetanes, du mot wolof navete (saison des pluies) revêtent un caractère massif qui interrogent tous les acteurs de la vie sociale. L'objectif de cette recherche est d'expliquer le mode de construction de ces pratiques ainsi que les logiques qui s'y développent. Il s'agit d'échapper a l'alternative tradition/modernité. Les pratiques navetanes sont un lieu de production d'une culture syncrétique. Le sport est ici le prétexte de sociabilités locales et d'une certaine convivialité entre les jeunes. En tant que signe de la modernite, le sport est aussi la marque de l'attachement des acteurs des associations de quartier a une ouverture au monde du dehors. Les navetanes sont aussi un espace ou les identités culturelles et locales sont fortement affirmées a travers les noms d'association et les pratiques qui dénotent une territorialisation des quartiers. Le quartier revêt, dans les navetanes, le sens de terroir. Les championnats populaires sont l'occasion de joutes sportives qui opposent, au delà, des équipes de football, les quartiers, renforçant ainsi cette forme de la territorialité. Au dela des sociabilités sportives, se développent dans les quartiers, un ensemble de pratiques culturelles, sociales et productives dont les logiques répondent aux besoins et exigences des jeunes. En quittant le champ sportif, les navetanes s'impliquent dans le culturel et le social a travers une diversite de pratiques que ses acteurs imaginent. Les associations de quartier sont un cadre de socialisation. Les jeunes y font un apprentissage de la prise de parole en public et y jouent des roles sociaux importants au regard des stratégies qu'ils y développent pour faire passer le message afin de sensibiliser les populations sur les dangers des endémies et autres pratiques et conceptions aliena