Abstract FR:

Les recherches sur l'habitat locatif populaire dans les métropoles d'Amérique latine ont montré que la taille du marché locatif était étroitement liée aux conditions d'accès au foncier pour les familles à bas revenus. Quand les possibilités de s'approprier ou d'acquérir une parcelle sont réduites, la location a tendance à se développer ; en revanche, dans le cas contraire, elle est assez limitée. Le cas de Santiago du chili apparait singulier par rapport à ces conclusions : bien que les contraintes concernant l'accès au sol pour les plus modestes soient maximales et que la voie des occupations illégales ait totalement disparu depuis de nombreuses années, le recours à la location est une option marginale pour les familles très modestes. Cet essor limite de la location dans les quartiers populaires de la capitale chilienne peut s'expliquer par la conjonction de deux facteurs. D’une part, jusqu'au début des années 1970, que ce soit à travers les très nombreux programmes de logements sociaux ou de parcelles semi-urbanisées réalises dans le cadre des politiques du logement ambitieuses qu'a connu le chili dès la décennie 50, ou par le biais des occupations illégales, un très grand nombre de ménages sont devenus de petits propriétaires. Dans ce contexte, les besoins de logements locatifs bon marche n'ont jamais été très importants et cette option n'a pas été appelée a beaucoup se développer. D'autre part, lorsque des limitations très fortes concernant l'accès a la propriété sont survenues, suite à la prise du pouvoir par les militaires au début des années 1970, la croissance vers l'intérieur qui a été imposée aux quartiers populaires existants a pris une forme résolument distincte de la location, pour plusieurs raisons : ce sont avant tout des arrangements résidentiels familiaux, basées sur l'hébergement des membres de la famille proche, (ceux qu'on appelle au chili les allegados) qui se sont mis en place.